Le scoutisme
le scoutisme est une méthode d'éducation civique des adolescents reposant sur et par le respect de la loi scoute, l'emploi du système de patrouille, la pratique du jeu et de la vie dans la nature.
Cette loi définit le scout comme étant fidèle à sa parole, pur, loyal, obéissant, fraternel, courtois et chevaleresque, aimant la nature, aimant son prochain et toujours prêt à le servir. Cette loi est le pilier de la méthode et le scout s'engage à en faire ses balises de vie librement par une promesse personnelle.
Le jeu et la vie dans la nature sont essentiels au scoutisme. Le jeu est l'activité instinctive des jeunes. Exercé en plein air, il améliore la santé, enseigne la discipline et l'esprit d'équipe. C'est dans la nature, au camp, que la vie scoute trouve sa plénitude.
Baden-Powell,
fondateur des scouts
Le scoutisme de Baden-Powell comprend trois branches :
Côté garçon : louveteau (9-12 ans), éclaireur (12-17 ans) et routier (17 ans et +).
Côté fille : jeannette ou louvette (9-12 ans), guide (12-17 ans) et guide-aînée (17 ans et +).
À noter que la branche aînée peut être mixte.
D'une branche à l'autre, il y a continuité du scoutisme dans ses principes, ses méthodes et ses buts, chaque branche n'étant qu'une adaptation des activités scoutes à l'étape considérée (enfance, adolescence, entrée dans la vie d'homme). Mais rappelez-vous que le vrai scoutisme se vit à la troupe éclaireur (guide).
Lord Robert Stephenson Smith
Baden-Powell of Gilwell
Fondateur du mouvement scout
Baden-Powell, fondateur des scouts
Baden-Powell naquit le 22 février 1857 au 6 Stanhope Street (actuellement 11, Stanhope Terrace), dans le quartier de Paddington à Londres, au Royaume-Uni. Il est le plus jeune d'une famille de sept enfants (3 frères et 3 soeurs). Robert Stephenson était le nom de son parrain, fils de George Stephenson, pionnier du rail. Son père, le révérend H. G. Baden-Powell, est pasteur protestant et professeur à l'université d'Oxford. Il meurt alors que Robert n'a que trois ans. C'est sa mère, Henrietta Grace Smyth, naturaliste de profession, qui se charge de l'éducation de ses enfants. Elle les encourage à passer beaucoup de temps dehors.
C'est ainsi que BP s'intéressa, dès son jeune âge, à la nature et à ses secrets. BP est aussi très près de son grand-père maternel, l'amiral Smyth, qui lui raconte des histoires de marins et autres aventures. Comme tous les enfants de son âge, « Stephe » ou « Ste » comme on l'appelle, négocie le moment d'aller se coucher; et il se cache derrière les portes pour écouter « les grandes personnes ». Il aime se déguiser et inventer des pièces dont il tient le premier rôle. Il dessine et écrit adroitement de ses deux mains, joue du piano et se lance tôt dans l'utilisation de l'aquarelle.
En 1870, il entra comme boursier à l'école de Charterhouse; ceci se passa deux ans avant que l'école aille s'établir hors de Londres. Ainsi le jeune garçon connut la vie fiévreuse de la Cité, puis ensuite, le calme et les aventures de la campagne, à Goldaming. Il fait partie de la chorale, joue du clairon dans une fanfare et du cor dans des orchestres. Il n'est cependant pas très bon en sport. Par contre il est aimé de ses camarades à cause de sa bonne humeur et de ses dons pour imiter les professeurs.
B-P ne montrait cependant pas autant d'intérêt pour les études. Ses carnets scolaires en témoignent. On note dans l'un d'eux « qu'il a résolument renoncé à comprendre quelque chose en mathématiques » et dans un autre, « qu'en français il pourrait être doué s'il n'était pas si paresseux et ne dormait pas aussi souvent en classe ». Il préfère les fugues dans la campagne où il peut explorer le bois, apprendre à faire des feux sans fumée et ramper sans être vu.
Il passe la plupart de ses vacances en mer avec ses frères aînés, découvrant les côtes de l'Angleterre. Comme il est le plus jeune du quatuor, on lui confie donc des tâches de garçon de cabine, de cuisinier et de laveur de vaisselle. Chaque aventure est l'occasion de se trouver en face du danger et de s'y habituer, car ses frères étaient pour le moins peu attirés par les mers calmes! À plusieurs reprises, ils frôlèrent la catastrophe, mais ce fut à chaque fois une salutaire leçon :
« Elle (la mer) nous enseigna, en effet, à nous soumettre à une discipline stricte à faire preuve d'adresse, à conserver notre sang-froid au milieu du danger et à acquérir l'esprit d'équipe, chacun faisant de son mieux pour assurer la sécurité des autres ».
Un jour, ils remontèrent la Tamise en canoë jusqu'à sa source.
B-P tente sa chance à l'examen d'entrée à Oxford. Il échoue lamentablement dans une première école, puis dans une seconde où on lui conseilla d'abandonner tout espoir universitaire. Son échec provoque une profonde consternation chez les Baden-Powell où tous les enfants accédaient aux études supérieures et les achevaient.
Au milieu de la défaite et du pessimisme, c'est lui-même qui trouve, par hasard, la solution en découvrant dans un journal une annonce concernant un examen d'entrée dans une école d'officiers. Quatre-vingt-dix places étaient ouvertes dans l'infanterie et trente dans la cavalerie. Il décide de tenter sa chance et il réussit avec succès. Il est brillamment reçu : 50e sur 718 pour l'infanterie et 2e pour la cavalerie. Sa place dans les six premiers le dispense de deux ans d'école préparatoire. Il est promu sous-lieutenant trois mois plus tard et rejoint les rangs du 13e Hussards comme spécialiste dans la reconnaissance, le relevé topographique et le rapport. Son succès fut tel qu'il devint bientôt instructeur.
Après avoir quitté le collège, B-P partit avec son régiment pour les Indes; c'est là-bas qu'il entama sa carrière d'éclaireur militaire; il la poursuivit en Afghanistan. Il eut la chance d'avoir pour supérieur le colonel Sir Baker Russel, officier très simple qui attachait plus d'importance à l'initiative chez un soldat qu'à la connaissance du drill.
Ceci convenait très bien à notre jeune aspirant qui aurait souffert sous les ordres d'un chef trop rigide; sa carrière militaire va durer trente ans... Il organise des fêtes et des concerts pour son régiment et ne perd pas une occasion de faire une expédition.
C'est dans ces conditions-là qu'il apprend personnellement ce qu'il appellera le « métier d'éclaireur » et l'art de conduire les hommes. La chasse lui enseigne l'habileté, la ruse, l'audace et l'observation. Il devient ainsi expert à la chasse au sanglier. D'ailleurs, il considère le sanglier comme le roi de la jungle :
« Lorsqu'il vient boire au trou d'eau, tous les autres, y compris le tigre, le buffle et l'éléphant, quittent furtivement la place, cherchant à se persuader qu'après tout, ils n'ont pas grand soif ou qu'ils préfèrent boire ailleurs... » « Il est courageux et rapide, rude et bon sauteur, est un adepte du franchissement. » « Il est convaincu que les cultures indigènes, melons, cannes à sucre et céréales sont destinées à sa consommation personnelle, et donc, il y puise largement... »
Âgé de vingt-six ans, il est promu capitaine. Il expérimente des méthodes nouvelles. "Drill" au minimum, responsabilités au maximum; il groupe ses hommes en patrouilles, il leur apprend à suivre une piste, à se tenir cachés, à faire des croquis... Il veut que tout éclaireur sois prêt; il leur donne donc une devise en caricaturant ses initiales (Be Prepared - Sois Prêt). Quand l'ennemi n'est pas là, il organise l'entraînement sous forme de jeu et le soir, il rassemble ses hommes pour un bivouac ou une veillée. Les soldats les plus méritants obtenaient des récompenses spéciales, notamment un badge qui ressemblait au symbole traditionnel du point nord sur la boussole.
Comme son revenu était faible, B-P utilisait aussi sa plume comme écrivain ou comme artiste. Ses meilleurs dessins sont peut-être ses dessins d'animaux, car il ne cessa jamais d'aimer à les étudier et il se donna encore à cette tâche importante à la fin de sa vie au Kenya. De temps en temps, il éprouvait le besoin de s'éloigner un peu de la civilisation et, avec un ou deux indigènes, il partait dans la nature vers quelques coins peu fréquentés où il pouvait dessiner et observer dans la solitude. C'est ainsi qu'il posa les fondements de son extraordinaire connaissance de la nature, mais aussi des habitudes et des moeurs des indigènes.
En 1884, B-P parcourt les Monts Drakensberg et va chasser dans l'Hinterland de Lourenço Marques. Puis il fut désigné pour une mission secrète de haute importance dans le Natal, à la limite de la frontière avec les Boers. Son but était d'obtenir des renseignements précis sur les passages possibles à travers la chaîne des Drakensberg, frontière entre les deux pays. Pendant un mois, il parcourut mille kilomètres à cheval, rectifia la carte militaire qui lui servait de base dans sa recherche des points stratégiques.
Son déguisement était tellement bon qu'en saluant son Major en passant dans une ville, celui-ci le prit pour un vagabond en quête d'aumônes et grogna furieusement :« Passez votre chemin. »
Cette expédition lui permit aussi de faire la découverte des habitants boers et anglais, d'apprendre ce qu'ils pensaient les uns des autres et de l'avenir de leur pays. De retour, il fit trois ans de service en Europe comme « espion ». B-P considérait que l'espion n'était pas forcément « l'individu bas et méprisable que le nom implique; il est invariablement à la fois courageux, débrouillard et intelligent ». Aux Damanelles, il découvrit que les soi-disant nouveaux canons d'une puissance formidable installés par les Turcs pour garder le détroit n'étaient en fait que les mêmes anciennes pièces recouvertes d'une bâche. Dans un chantier naval, il réussit à recueillir le maximum de renseignements, tout en semant les deux gardiens qui l'avaient repéré. En Russie, il échappa de peu à cinq ans de prison sans procès en passant une semaine à observer des manoeuvres de nuit comportant d'intéressantes expériences avec des projecteurs.
En 1887, Baden-Powell est aide de camp à l'État-Major de son oncle, Sir Henry Smyth au Cap (Afrique du Sud). La première année fut paisible, par contre la révolte des Zoulous donna lieu à de très pénibles combats; B-P y fut promu major. Les trois années suivantes, il les consacra à un poste de secrétaire militaire et d'officier du service des renseignements à Malte, travail qu'il jugea des plus intéressants.
En 1890, Baden-Powell est envoyé en mission en Yougoslavie pour relever le plan des fortifications de la capitale. Il se déguise en chasseur de papillons, avec sa boîte, son filet et tout ce qu'il fallait pour dessiner et se mit à se promener aux alentours des fortifications, observant et faisant des croquis sur son carnet. Il avait tout prévu. Les soldats admiraient les dessins de papillons reproduits sur le carnet que leur montrait B-P, mais ils n'ont bien sûr pas deviné que ces jolies lignes sur les ailes du papillon représentaient le tracé des fortifications et que ces gros points sur les ailes montraient le nombre et la position des canons!
Les taches sur les ailes révèlent la forme de la forteresse et indiquent la position et le type des armes déployées.
Canons de gros calibre
Canon de campagne
Mitrailleuse
De retour en Afrique du Sud, il participe à la mission de pacification de civilisation des Ashanti (1895). Lors de la révolte des Matabélés (guerriers zoulous devenus pillards), il fit preuve d'un extraordinaire mélange de courage et de prudence, de telle sorte que les Matabélés l'appelèrent IMPEESA (le loup qui ne dort jamais), et qu'il fut nommé colonel breveté (1897). Son ascension dans la hiérarchie militaire étant tellement rapide qu'il ne pouvait que continuer d'être envoyé aux quatre coins du monde afin de diriger telle ou telle mission.
Il fit donc un nouveau séjour aux Indes comme commandant du 5e dragon. Il fut plus spécialement confronté à l'art de conduire des hommes. Ayant la responsabilité d'un corps de cavalerie, il s'attacha à préparer d'abord les capacités de l'homme au lieu de s'en tenir à la classique préparation du cheval et du matériel :
« Un homme ne peut être bon cavalier que s'il aime sa monture. Il ne peut être bon soldat que s'il aime le service. De même, un officier ne peut être bon chef que s'il aime ses hommes! »
Le chef n'est pas le premier imbécile qui donne des ordres, mais celui qui est passé maître dans l'art de les mener. B-P applique donc à son corps de soldats deux principes à valeur éducative :
1. La RESPONSABILITÉ :
Il divise le régiment en petites escouades, ce qui permettait aux jeunes officiers subalternes de prendre leur part de responsabilités.
2. La DISCIPLINE INTÉRIEURE :
Elle est développée au moyen de contacts individuels, personnels et amicaux avec chacun de ses hommes.
Par exemple, B-P a stoppé l'entérite dans son régiment en y créant une fabrique de sodas, une boulangerie et une laiterie; tout ceci étant bien entendu tenu par des soldats compétents. Ainsi ses hommes ne risquaient plus de contracter les germes des maladies en se rendant dans les bazars indigènes.
On a souvent entendu dire qu'on devrait avoir honte de se faire une gloire de préparer les hommes à être des meurtriers. Baden-Powell l'a aussi entendu. Bien que les moyens, le champ et l'esprit de la guerre aient nettement changé depuis, la réponse de B-P peut être aussi exacte de nos jours.
• La question comporte un autre côté. Lord Allenby a dit : « Ce ne sont pas les soldats qui font la guerre, ce sont les politiciens : les soldats, eux, mettent fin à la guerre. »
• À part le sport, la camaraderie, la magie d'être un pionnier qui va combattre dans des régions reculées de la terre, il y a pour l'officier un appel plus fort, une occasion merveilleuse d'instruire les milliers de jeunes qui passent par ses mains, en ayant en vue les besoins de la patrie. Ainsi pour B-P, l'officier dispose d'un pouvoir réel (comme le maître d'école) qui lui permet, s'il sait en faire un bon usage, de développer parmi ses hommes les meilleurs attributs du bon citoyen.
C'est comme cela que Baden-Powell pourra « transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre en un art d'apprendre aux garçons à faire la paix. »
MAFEKING
En Juin 1899, B-P est chargé de lever discrètement deux bataillons et d'organiser les forces de police sur la frontière Nord-Ouest de la colonie du Cap (Afrique du Sud) afin de les préparer à une éventuelle agression des Boers. Mafeking était une petite ville dont l'importance dépassait celle de sa population et de son étendue : c'était un centre commercial bien situé et il était essentiel de le conserver afin de sauvegarder le prestige Britannique aux yeux des indigènes. C'est là que B-P y installa les stocks qu'il recevait du Cap et son régiment tout entier.
Les Boers étaient des colons Hollandais qui, quelques années plus tôt, avaient émigré massivement (10 000 d'entre eux environ) de la colonie britannique du Cap vers l'intérieur du pays et même formé deux états indépendants : L'Orange et le Transvaal. Pour défendre la frontière, B-P avait disposé, outre son régiment à Mafeking, un à 25 km au Nord dans la province du Bechuanaland et un autre - recruté en Rhodésie - à Tuli, sur la principale route du Transvaal menant en Rhodésie.
Le 11 octobre 1899, la guerre éclate. Le 12 octobre, la ville est assiégée et ce, jusqu'au 17 mai 1900. Il n'y avait aucune défense naturelle; c'était le plein veldt (plateau steppique). Mafeking comprenait la ville des colons aux toits de fer blanc disséminée en pleins champs où vivaient un millier d'hommes nouvellement armés et organisés, 600 femmes et enfants, et, la ville indigène constituée de huttes circulaires en pisé rouge aux toits de chaume, abritant 7 000 personnes. Un système de tranchées avec de petits forts fut rapidement construit autour de la ville, juste à temps pour affronter les 10 000 hommes du général Cronje. Devant le peu de défenses de la place, ce dernier jugea que la ville se rendrait très vite et ne risqua pas la vie de ses hommes; il attendit la reddition... qui ne vint jamais.
L'enthousiasme des jeunes à s'impliquer dans le siège de Mafeking
À l'intérieur de la ville, B-P rendit la vie amusante, du moins pleine d'humour. Pour prévenir les attaques nocturnes, il fit installer à chaque fort des projecteurs, et, de temps en temps, passait un faisceau lumineux sur la région. Mais il y avait en fait qu'un seul projecteur qui était transporté rapidement de place en place. La nuit, B-P se munissait d'un mégaphone et, s'approchant au plus près des lignes ennemies, causait bien de l'émoi aux sentinelles, grâce à ses dons de ventriloque imitant la voix d'un officier : il donnait l'ordre de se déplacer en silence, puis prenant le rôle du sergent, il disait, par exemple, « baïonnette au canon! », ce qui ne manquait pas de provoquer un feu nourri de la part des Boers qui passaient des nuits agitées alors que les Britanniques prenaient tout le repos dont ils avaient besoin.
Au départ, les réserves étaient assez importantes, mais peu à peu, il fallut se rationner. B-P avec son État-Major se contentait de rations inférieures à celles des soldats pour juger par eux-mêmes de ce qu'il était possible de donner au minimum. Les chevaux puis les ânes servirent au ravitaillement. Rien n'était perdu : crinières et queues remplissaient les oreillers et les matelas de l'hôpital; les fers étaient fondus pour en faire des obus; la chair transformée en saucisses, la peau, les sabots, et la tête en pâté ou en soupe comme les os, qui, broyés, étaient ajoutés à la farine. L'avoine des chevaux et même la poudre de riz furent consommés. B-P dessina des billets de 10 shillings pour payer ses hommes tous les mois; ils étaient remboursables après le siège, mais les gens les conservèrent en souvenir. Il fallut de même imprimer des timbres-poste et, pour faire une surprise à B-P, son État-Major y fit figurer son portrait. B-P ravi, mais gêné, fit remplacer son effigie par celle d'un garçon à bicyclette.
On ne parlait pas encore de scouts, mais seulement de cadets, le terme scout étant réservé aux éclaireurs militaires. Mais c'est bien à Mafeking que B-P découvrit le scoutisme. Il avait remarqué qu'il était possible de faire confiance à de jeunes garçons à qui l'on donne des missions précises. Lord Cecil, chef d'État-Major, s'était en effet chargé de constituer un corps de cadets. Il leur donna un chef en la personne du jeune Warner Goodyear et leur permit de revêtir l'uniforme militaire. Équipés de bicyclettes, ils portaient le courrier à l'intérieur de la ville et jusque dans les forts, ou bien, profitant du peu d'attention que l'on portait à ces enfants, ils traversaient en civil les lignes ennemies et revenaient avec de nombreux renseignements sur leur position.
Le 12 mai, alors que les Boers tentaient une attaque de la ville, qui fut d'ailleurs repoussée, on apprit qu'une colonne de secours était en marche et, le 16 mai, l'avant-garde rentrait dans la ville : le propre frère de B-P en faisant partie. Le 17 mai, la garnison de Mafeking était relevée : la mission de B-P était réalisée; il avait retenu pendant 217 jours d'importantes forces Boers, permettant ainsi le débarquement des forces britanniques. Le « Cadet Corps » est au premier rang, devant toutes les autres unités de la garnison. B-P était devenu une sorte de héros national dans tout l'Empire britannique. Nulle part il était plus populaire que parmi les jeunes gens qui étaient surexcités par l'exemple des « cadets de Mafeking ». Il devient le plus jeune major-général de l'armée.
L'APRES-MAFEKING
B-P continue sa carrière militaire; il doit former alors la police Sud-Africaine. Il reprend encore une fois le système des patrouilles. Il choisit un uniforme pratique : le chapeau à large bords, la chemise beige, le foulard et la culotte courte. Il y applique la décentralisation de la responsabilité. Il se sert d'hommes jeunes, intelligents, capables d'initiative, non des anciens dont on avait fait des machines sans âmes et incapables d'agir sans ordres directs. Il invente un uniforme qui restera célèbre, trouve des chevaux forts au lieu d'attendre de recevoir des chevaux réduits à l'état de squelette après leurs longs voyages. Une fois la guerre terminée, la nouvelle responsabilité de sa police fut de pacifier le territoire : tact, fermeté, justice, compréhension, charité et soins, tels furent les moyens pris par les hommes de B-P pour cette mission de paix.
En 1903, B-P est nommé inspecteur général de la cavalerie pour l'Angleterre et l'Irlande. Il s'applique à transformer cette armée en y adoptant ses méthodes qui avaient déjà fait leurs preuves. À la fin de cette fonction, B-P est proche de la retraite militaire et se consacre de plus en plus aux Boys-Scouts.
LES DÉBUTS DU MOUVEMENT SCOUT
Remuer cette jeunesse et l'amener à s'accomplir,
tel était l'objectif recherché par la création du scoutisme
Après Mafeking, beaucoup de garçons écrivirent à Baden-Powell en lui demandant des conseils. B-P constate que son livre (Aids to scouting) passionne les jeunes garçons, alors qu'il n'a pas été écrit pour eux. La Boys Brigade de Sir William Smith et les Boys Clubs s'en servaient pour enseigner aux jeunes l'observation et la vie dans les bois. Il se dit que cette formation des éclaireurs de l'armée pourrait être essayée pour les garçons, mais dans un autre sens. B-P se met à l'oeuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre en un art d'apprendre aux garçons à faire la paix. B-P aida au développement des Boys Brigades en ajoutant quelques pratiques d'éclaireur au programme un peu terne de ces brigades.
Et puis, c'est l'expérience concrète qui conclura si le scoutisme peut exister. Un camp s'organise sur l'île de Brownsea (près de l'île de Wight) près de Poole, dans le Dorset, dans le sud de l'Angleterre. Cette île avait la réputation d'avoir été un refuge de contrebandiers et de pirates; B-P y allait en étant jeune avec ses frères pour y chercher des trésors. Vingt-quatre campeurs de toutes les couches de la société se rangèrent sous les emblèmes de quatre patrouilles : courlis, corbeau, loup et taureau. Ces patrouilles étaient organisées autour de B-P et de quelques compagnons de la première heure; un de ses frères, Donald, et un de ses officiers, le Major MacLaren.
Pendant ce camp, il met en pratique tout ce qu'il a appris dans les bois et dans l'armée par des histoires et des jeux. De 6h30 à 21h30, les garçons découvrent l'éthique et la pratique du scoutisme. Chaque jour a un thème : vivre en campagne, observation et pistage, connaissance des bois, secourisme, patriotisme, études anthropologiques et ethnologiques, orientation... St-George fait son entrée sous la rubrique « chevalerie » : le code de conduite préconise le dévouement, le courage, la charité et l'obligation à un acte de bonté quotidien, la B.A.
Peu après le vif succès de ce camp, le compte rendu du camp de Brownsea est publié dans Scouting for Boys (Éclaireurs) en six livraisons bimensuelles réunies en volume chez Pearson, une des plus grande maison d'édition en Angleterre. Chaque chapitre coûtait quatre pences. Cela contenait principalement des récits d'aventure, des histoires, des thèmes de jeu et des schémas de réalisation de toutes sortes, sans qu'on puisse parler d'un ordre méthodique. L'ouvrage n'était pas encore complètement paru que déjà Robert Young à Glasgow, le colonel Vaux à Sunderland, le Capitaine C. Pearce à Hamptonstead et M. Hemingway à Nottingham avaient fondé des groupes et se disputaient l'honneur d'avoir fondé la première unité régulière.
Au début, l'Organisation comprenait de simples troupes d'éclaireurs, (32 garçons maximum), subdivisées en patrouilles de huit. Plus tard, pour des raisons psychologiques, ils furent classés en trois degrés :
1. LOUVETEAUX (8-11 ans),
2. ÉCLAIREURS (12-17 ans)
3. ROUTIERS (17 ans et plus)
L'uniforme ressembla beaucoup à celui de la police sud africaine. Il s'agissait pour B-P de s'habiller en hommes des bois et de symboliser la fraternité, « car une fois adopté universellement, il supprime toutes les barrières de classe et de frontière ». Quant à l'insigne du Mouvement, il choisit la fleur de lys comme symbole de la pureté et de la paix. Mais la signification réelle de l'emblème est qu'elle montre la bonne direction (elle indique le Nord sur les cartes) sans tourner à droite ni à gauche, ce qui serait revenir en arrière.
En 1909, B-P lança une invitation à tous les éclaireurs de se rassembler un certain jour au palais de Crystal : il en vint 10 000. Baden-Powell décrit alors le mouvement avant la guerre (la première Guerre Mondiale - 1914 à 1918) comme « composé de jeunes gens d'un excellent esprit qui désiraient ardemment mettre leur force au service de leur patrie ».
En 1919 fut mis sur pied la branche des routiers. B-P écrit pour eux « La route du succès » afin de les mettre en garde contre les écueils qu'ils rencontreraient probablement dans leur vie.
La même année, il lance le camp de formation des chefs de Gilwell (don du parc au scoutisme par M. MacLaren). Là, de nombreux pays ont envoyé des représentants pour recevoir l'enseignement de la méthode scoute, afin de devenir les organisateurs du mouvement scout chez eux. « C'est en grande partie à cette école et à son programme que nos méthodes doivent d'avoir été si parfaitement comprises, non seulement dans tout le Royaume-Uni, mais encore dans le monde entier ».
En 1920, la plupart des pays du monde civilisé avaient adopté le scoutisme. B-P se rendra même aux Indes pour y établir le mouvement. De cette internationalisation du scoutisme naît l'idée des Jamborees - rassemblements internationaux tous les 4 ans (le terme vient du mot qui veut dire « ralliement » en zoulou)
Le premier eut lieu à Londres en 1920, puis à Copenhague; celui de 1929 à Birkenhead (près de Liverpool) fut celui du 20e anniversaire et réunit 50 000 scouts. Ensuite il y eut ceux de Godollo (Hongrie), Vogelenzang (Pays-Bas). Puis en 1947 celui de Moisson en France et en 1951 à Bad Ischl en Autriche.
En 1933, le mouvement comptait environ 2 160 000 de scouts répartis dans 45 pays. Le guidisme s'était développé parallèlement.
LA FIN DE LA VIE DE BADEN-POWELL
Pour se consacrer entièrement à son Mouvement, B-P dut démissionner de l'armée (1910). Ce fut une décision très dure à prendre pour lui. Il était fier de son métier; ce fut un grand sacrifice que de quitter l'armée, ses joies et ses travaux. Mais d'un autre côté, il pouvait ainsi échapper aux préparatifs de cette Grande Guerre qui se défilait à l'horizon (1ère Guerre Mondiale). Le roi Édouard VII fut très intéressé par le mouvement scout et influença aussi la décision de B-P.
Lorsque le Mouvement fut lancé, B-P avait près de 50 ans et tout le monde pensait qu'il ferait un célibataire endurci. Mais sur un bateau qui le menait aux Antilles, il reconnu la même démarche qu'il avait observée deux ans plus tôt dans la caserne de Knightsbride : c'était celle « d'une jeune femme qui révélait en elle un esprit sérieux et droit, beaucoup de bon sens et en même temps le goût de l'aventure ». C'était Miss Olave Saint-Clair Soames. Ils se marièrent le 30 octobre 1912. Il allait aussi connaître la joie supplémentaire de la vie de famille.
Le 5 juillet 1913 naît Peter (nom choisi d'après Peter Pan, le personnage favori du couple). Il épousera « Karine » née, elle aussi, le 30 octobre et ils auront 3 enfants (1 fille, 2 garçons). Peter est décédé en 1962.
En 1914, la mère de B-P décède.
En 1915 naît le deuxième fils de B-P; Heather. Il aura 2 garçons dont l'un qui sera né le 22 février.
Et finalement, le 16 avril 1917, naît Betty. Elle rencontrera son mari sur un paquebot qui lui aussi est né un 16 avril. Ils auront 4 enfants : 3 garçons et une fille.
Miss Lady Baden-Powell devint très vite une collaboratrice éminente dans son travail scout et guide, et le succès du Mouvement doit beaucoup à son initiative et à son inspiration.
En 1938, B-P se retire au Kenya. Sa maison se nomme Paxtu, ce qui veut dire « La paix seulement ». En 1939, B-P est en nomination pour le prix Nobel de la paix. Malheureusement, le prix ne fut pas décerné en raison du début de la 2e Guerre Mondiale. Le fondateur meurt le 8 janvier 1941. Sur sa pierre tombale, on retrouve le signe « fin de piste », ce qui signifie « retourné à la maison » et les emblèmes scouts et guides.
B-P est mort au pied du Kilimandjaro, chargé d'honneurs et d'années, mais son oeuvre continuera à forger des liens d'amitié entre tous les garçons et les filles du monde. Parmi les millions d'hommes et de femmes qui s'étaient tournés vers lui, sa mort causa une grande douleur, mais l'espoir fut conservé que son oeuvre si solidement bâti résistera aux tempêtes de beaucoup de générations.
DERNIER MESSAGE DE BADEN-POWELL
« Si, par hasard, vous avez assisté à la représentation de Peter Pan, vous vous souviendrez que le chef des pirates était toujours en train de préparer son dernier discours, car il craignait fort que l'heure de sa mort venue, il n'eut plus le temps de le prononcer. C'est à peu près la situation dans laquelle je me trouve, et bien que je ne sois pas sur le point de mourir, je sais que cela m'arrivera un de ces prochains jours et je désire vous envoyer un mot d'adieu.
Rappelez-vous que c'est le dernier message que vous recevrez de moi, aussi méditez-le.
J'ai eu une vie très heureuse et je voudrais qu'on puisse en dire autant de chacun de vous. Je crois que Dieu nous a placé dans ce monde pour y être heureux et pour y jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni la satisfaction égoïste de nos appétits qui créent le bonheur. Vous y arriverez tout d'abord en faisant de vous, dès l'enfance, des êtres sains et forts qui pourront plus tard se rendre utiles et jouir ainsi de la vie lorsqu'ils seront des hommes.
L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible. Regardez le beau côté des choses plutôt que le côté sombre.
Mais le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres. Essayez de quitter la terre en la laissant un peu meilleure que vous ne l'avez trouvée et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait de votre mieux.
Soyez toujours prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre promesse d'éclaireur même quand vous aurez cessé d'être un enfant - et que Dieu vous aide à y parvenir!
Votre ami,
BADEN-POWELL »
3 comments:
Je trouve que le scoutisme prone beaucoup de valeur qu'il faudrait pouvoir enseigner a nos jeunes enfants. Moi qui habite au Morne et qui fais parti d'une ONG vois tous les jours des enfants qui tombe de plus en plus tot dans des fleau. S'il y avait un groupe de scout dans la region cela aurait beaucoup aider, Mais personne n'est former ici pour mener a bien un projet parail. Que faire
Je trouve que le scoutisme prone beaucoup de valeur qu'il faudrait pouvoir enseigner a nos jeunes enfants. Moi qui habite au Morne et qui fais parti d'une ONG vois tous les jours des enfants qui tombe de plus en plus tot dans des fleau. S'il y avait un groupe de scout dans la region cela aurait beaucoup aider, Mais personne n'est former ici pour mener a bien un projet parail. Que faire
Devant l'injustice, nous ne pouvons rester les pieds croisés, il nous faut agir. Investir dans les jeunes et enfants nous permet d'avoir un demain plus joviale. Dans le scoutisme nous valorisons les jeunes afin qu'ils puissent prendre leur vie en main et participer activement dans l'avancement de la société. Je te conseil d'utiliser la méthode scoute qui est très efficace pour travailler avec les jeunes. 1. La vie dans la nature
2. L’apprentissage par l’action
3. La vie en petit groupe (Tu classe les jeunes en couleurs ou autres nom)
4. Le cadre symbolique(avec des petits rituels qui apprends aux jeunes a bien se comporter)
5. Programme progressif (le jeune doit pouvoir savoir lui mème qu'il a progressé. Il/Elle peut tenir un carnet de vie.)
6. La loi et la promesse
7. La relation adulte jeune (Des grands encadrent les petit en étant des bon modèles)
Devant trop de répère qui deséquilibre nos jeunes, ils ont besoin de bon modèles. En agissant, nous pouvons batir un meilleur demain et former nos jeunes amène des transformation. Bonne continuation!!!
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